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Rencontre avec Jean-Baptiste Pietri

Jean-Baptiste Pietri, né à Marseille, est devenu un architecte incontournable dans le design contemporain. Il inscrit son travail dans une volonté de modernité et une recherche architecturale nouvelle et élégante...

CARACTERE : ELEGANCE, DISCRETION ET SANS PRETENTION
PASSION : 
LA VILLE ET LES TOURS

CARACTERE : ELEGANCE, DISCRETION ET SANS PRETENTION
PASSION : LA VILLE ET LES TOURS


Pourquoi être architecte ?

Jean-­Baptiste Pietri :­ L’architecture est une passion non un métier qui se prolonge dans la recherche de mes lectures, dans le plaisir de mes vacances. Si favorable que fut pour moi mon environnement professionnel, j’ai dû bâtir progressivement mon univers. J’ai fait mes études à Paris sous la tutelle d’Henri Ciriani, cette époque passionnante m’a profondément structuré dans ma façon de penser et de travailler.

Vous avez trois mots pour définir votre architecture : “ environnement, social et esthétique ”.

J­B.P : ­ Je pense à l’environnement où l’architecture est respectueuse du choix des matériaux locaux y compris en travaillant sur des bâtiments plus sobres. Je prononce le mot de “ politesse urbaine ” avec le désir de bâtir du contemporain, d’essayer d’être novateur, tout en évitant d’être brutal, ou provocateur en espérant que la place du low­tech avec des produits locaux va se développer. Le social est l’image du respect du client, il s’agit de tout donner pour qu’un proprié­taire ait le sentiment que l’on pense et s’intéresse à lui. A travers l’esthétique et depuis 15 ans j’ai cherché un vocabulaire différent, une écriture qui est la nôtre mais pas forcément la même à Paris que dans le sud où l’on dessine une architecture aux angles arrondis avec une couleur blanche qui évoque le sud. Dans le nord nous utilisons des matériaux plus sombres, des formes carrées qui expriment un environnement différent. Je recherche dans mon travail la continuité de l’histoire tout en étant dans mon époque. “ L’élégance ” amène à voir une beauté architecturale qui peut adoucir la vie.

L’architecture ?

JB. P : ­ La réalité de mon métier est technique, où l’on découvre le rêve des projets, où l’on puise dans son orgueil et sa respectabilité en mettant toutes ses forces pour chercher l’inspiration. L’architecture nous permet de développer une œuvre très personnelle. À force de vouloir toujours aller plus loin on obtient une surenchère qui peut nous emmener à passer à côté du juste. Le style peut être contemporain, sans toutefois réinventer la rue. De nos jours, nous découvrons un tourisme architectural, c’est un des arts les plus en vue. Les espagnols ont un grand souci de l’espace public et maîtrisent parfaitement l’urbain. En France les maisons privées ne semblent pas toujours développer un esprit très novateur, par contre les commandes publiques permettent une qualité architecturale inventive.

La ville ?

J­B. P : ­ La ville ne joue pas simplement un rôle de musée, c’est notre enjeu de demain, elle doit se préciser, s’ordonner selon ses propres codes, ses formes, ses sonorités, ses couleurs, car nous allons revenir de plus en plus dans l’espace urbain. C’est un sujet qui dispose d’un univers créatif que je trouve intéressant et passionnant.

La ville doit être mise en scène. Que représente pour vous la culture ?

J­B. P :­ La culture trouve sa réponse avec le temps c’est un espace qui nous est personnel et fait partie de l’intime, il m’apparaît qu’il faut choisir en toute liberté pour atteindre ce qui nous convient. Pour mon métier, je me ressource dans l’actualité et la culture, mais je ne me considère pas comme un artiste. Je trouve la menuiserie sublime, c’est manifestement aussi de la culture. Ces phrases reflètent ma pensée : Jacques Ferrier "L’architecte est un auteur" et Jean Nouvel dit "un architecte est un artiste qui n’a pas le droit de le dire".

Existe t-­il des matériaux novateurs ?

J­B. P :­ Il faut persister dans l’exploitation du béton à haute performance, matériau qui peut se démocratiser et permettre de se négocier à des prix plus abordables. La véritable révolution technologique dans le bâtiment c’est de renoncer à un mode de construction trop archaïque, un processus trop laborieux et semi­-artisanal, pour faciliter la construction en s’ouvrant sur des chantiers utilisant des techniques industrialisées avec une meilleure coordination. Nous ne sommes pas dans une situation économique favorable pour innover. 

Les tours à Arenc-­Euroméditerranée

J­B. P : ­Je ne peux qu’exprimer une passion pour les grandes structures construites sur ces immenses terrains industriels de Marseille avec peu de voisinage permettant de projeter une ville contemporaine, plus dense et assez haute. Ces constructions s’inscrivent dans le plus bel endroit de la ville. Ces quartiers gardent leur côté populaire. Marseille avec ce développement aspire à trouver un bon équilibre. Sur ces terrains entre deux routes et ces viaducs de 10 m de hauteur, on ne pouvait pas construire de petits îlots, il fallait des immeubles qui s’imposent, tout en étant des actes fondateurs de l’urbanisme marseillais. "Je fais partie des architectes qui pensent que la tour est un grand signal. Dans cet environnement particulier, magnifique, mais entouré de viaducs autoroutiers, il faut avant tout créer du désir... ".

Selon vous y a t­-il de la place pour d’autres tours à Marseille?

J­B. P :­ Cet endroit de la ville ne doit pas se replier sur lui­-même, il faut créer une sensation d’accumulation de tours, une notion vertigineuse de la hauteur qui atteint le beau, le phénoménal. Il faut bâtir des lieux entourés de bâtiments tous différents avec leurs lectures de l’environnement.

La tour H99 ?

J­B. P :­ Nous offrons une tour en béton, matériau local et noble qui vieillit bien, dont la couleur blanche s’harmonise avec le soleil. On a voulu créer un bâtiment emblématique avec des volumes en retrait accentués de ruptures pour accrocher le ciel parce qu’une tour doit être un repère dans une ville. L’autre caractéristique de H99 réside dans la façon d’habiter le lieu qui héberge des équipements de loisirs situés entre les espaces des logements. Ce bâtiment dispose d’un lourd mur de béton, afin de donner une impression de force, de puissance. H99 est une tour ambitieuse d’une hauteur supérieure à 50 m permettant d’accueillir les futurs propriétaires dans un univers où ils pourront se sentir bien, tout en ayant l’impression d’habiter un projet atypique. H99 est le symbole d’un Marseille en plein renouveau.


Propos recueillis par Lysiane Fayolle
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