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Une Promenade à Marseille (épisode 1)

Par Jean-Louis Champsaur et Bernard Tarrazi


LES HBM – 1935… de l’urbanité dans le logement social


Au fil des ans, quelques “ icônes ” portant les débats de leur temps sont venus borner l’histoire de l’architecture. Nous en avons choisi quelques unes pour vous accompagner dans une promenade à Marseille et suivre le chemin de l’architecture en 12 épisodes.

On peut toujours expliquer voire justifier le développement d’une ville, mais ce sont toujours les circonstances, le hasard, la convergence d’intérêts ou de moyens qui guident l’organisation urbaine, que ce soit dans l’ordre le mieux programmé ou le désordre le plus total. Marseille n’aura pas échappé à cette succession d’évènements qui a façonné son territoire avec toutefois plus d’aptitude à rattraper les situations qu’à prévoir et anticiper son avenir. Au fil des ans, quelques "icônes" portant les débats de leur temps sont venus borner l’histoire de l’architecture. Nous en avons choisi quelque unes pour vous accompagner dans une promenade à Marseille et suivre le chemin de l’architecture en 12 épisodes.

LES HBM – 1935… de l’urbanité dans le logement social.

En ce temps-là, les “Habitations à Bon Marché” étaient construites en bordure de rue dans des quartiers en devenir, amorçant les îlots urbains qui fabriquaient la ville, renvoyant aux rez-de-chaussée d’immeubles et à l’espace public la mission d’organiser les services de proximité et le lien social. Ces immeubles, toujours très bien construits, en alignement des rues,  avec cours intérieures, vis à vis et une densité préfiguratrice des préoccupations d’aujourd’hui, resteront les témoins glorieux de l’aventure du logement social en France.

C’est dans ce contexte que l’architecte Jean Rozan, associé à André Gallerand, réalisera en 1935  la cité “Bernabo” dans les quartiers nord, à proximité des emplois du port neuf et des abattoirs : une bonne relation domicile-travail. Un total de 719 logements répartis en plots alignés sur les boulevards adjacents et deux corniches en balcon, une architecture bien dessinée, un escalier monumental pour aller à la ville, avec jardins en terrasses et bancs publics, des buissons bien taillés, une place centrale en rotonde et des voitures à l’ombre de quelque platanes de collection…  une préfiguration très originale du fameux “îlot ouvert”  qui fera débat 60 ans plus tard, sous la plume d’ un autre architecte : Christian de Portzamparc… Voilà qui fut un beau moment d’urbanité à flanc de colline pour donner au logement social toute la fierté qu’il mérite : la qualité d’avant-guerre !

Ces habitats de villes resteront trop souvent des réalisations isolées, en l’attente du logement des champs qui ira cultiver en toute liberté ses tours et ses barres en rase campagne, en espérant que l’égalité, la lumière et le nouveau confort moderne  puissent suffire au bonheur des gens ; l’histoire jugera le progrès technique et la vacuité du projet social et urbain…

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